Je réalise maintenant qu'aucun de mes buts
n'a de fin, puisque chacun est sans signification.
Si, éventuellement, j'arrivais à composer de
la musique par un quelquonque moyen, elle
serait rejetée, prise pour blague, ignorée ou
même pire, méprisée.
J'ai un peu du mal à voir ce qui se trouve en
haut de la pente qu'il faut monter après avoir
réalisé la futilité de ses actes.
C'est une épreuve
qu'on doit affronter à un certain point de notre
vie à tous : celle d'apprendre à accepter notre
insignifiance, notre impuissance face au monde
qui nous entoure, principalement la société,
qui par elle-même, fonctionne et nous tient
attachés sans même que nous le réalisions.
Il fût un temps ou la société était ce que l'on
en faisait, mais plus aucun d'entre nous n'a
le sens des responsabilités ou la simple capacité
mentale nécéssaire à créer un système social
et économique plus stable et raisonable.
Nous nous sommes tout simplement adaptés
à vivre dans une société auto-régressive centrée
sur nos besoins superficiels et notre inaptitude
à apprécier faute de meilleur divertissement
que la critique de ce que nous ne voulons pas
connaître en premier lieu. Ce manque d'appréciation
est ce qui fait que, selon moi, notre société est en
constante auto-destruction assez violente.
J'ai le blues de la créativité inutile.
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