The Greatest Bane

On me reproche souvent d'être dépendant des autres dans ma
progression dans la vie. À partir de ce soir, j'affirmes officiellement que
c'est vrai, et 100% justifié.
J'aurais, par exemple, en ce moment, besoin de quelqu'un qui
connaîtrait le jazz assez pour m'indiquer où je me trouves en terme
de connaissances techniques.

Si personne ne me tappe en arrière de la tête en criant "Non! Tu rêves!",
je vais continuer de croire qu'un jour je pourrai vraiment participer
à ces jam sessions.

Aujourd'hui, j'ai assisté à un jam session qui durait la soirée et la nuit
au complet. Des musiciens de differents niveaux, de differentes provenances,
avec differents styles se sont présentés chacun leur tour et ont participé.
J'ai eu la chance de souper et socialiser avec eux, presque comme un des leurs.
Le hic? Ils sont probablement tous des étudiants en jazz à McGill.
Qu'est-ce que çà signifie?
Ils sont tous à des années lumières après moi en terme de connaissances
dans le domaine. Ils savent exactement ce que je joue, pourquoi je le joue,
mais pire, si je devrais le jouer ou non.
Je n'aurais pas encore l'aisance de jouer une walking bass line en sachant
qu'au moins 3 bassistes professionnels me voient et m'entendent jouer, et
ne seraient pas en accord avec ce que je joue.
Ce n'est pas forcément une question d'opinions, j'ai simplement évolué de
façon beaucoup trop individuelle dans le jazz. Ce à quoi j'ai habitué mes
oreilles en terme de walking est probablement complètement contre touts
principes fondamentaux de la basse jazz.
Pourquoi alors ais-je l'impression qu'ils ne feraient qu'un signe d'approbation
de la tête en souriant en entendant mon walking?
Ces personnes sont ... trop sympathiques. Ils donnent l'impression d'être
réellement habités par l'esprit, la philosophie du jazz.

J'ai donc décidé de prendre des cours avec un contrebassiste qui y joue.
Il est un personnage sympathique qui m'a abordé la dernière fois à L'Étranger,
curieux de ma présence pour la seconde fois. Sa sympathie est inégalée.
Il dégage l'image du prof idéal, soit parfaitement compréhensif, patient et ouvert.


Je sembles m'être semi-intégré dans une sorte de cercle social du jazz Montréalais
dans lequel chaque personne correspond à ce profil. C'est parfait.
C'est absolument ce que je cherchais.

Ce qui me tracasse est le fait de ne pas encore avoir vu de bassiste électrique à ces
jams ouverts. Ils ont tous, jusqu'à présent, utilisée la contrebasse de mon futur prof.
Çà m'amène à croire que je devrais peut-être enfin songer à prendre des cours de
contrebasse plutôt que de basse électrique, pour faciliter les jams...
Mais apprendre la contrebasse signifierait ré-apprendre du début, et donc, ralentirait
de beaucoup ma progression vers les jam sessions...
Mais j'ai toujours voulu ré-apprendre du début. Il me suffirait d'être patient et de
progresser au rythme que j'aurais dû au départ.
Je suis quand même loin du faux-musicien stéréotype métalleux qui ne sait aucun accord
et qui ne pourrait pas dire ce qui se trame lors d'une pièce jazz, ce qui est un bon début.
J'ai cependant pris quelques "tics" nocifs dans mon apprentissage du jazz.
Par exemple ; lors d'un walking, j'ai tendance à jouer la fondamentale au début d'une mesure,
puis simplement "dériver" chromatiquement,
ce qui, avec d'autres musiciens, créerait surement un grosse assonance désagréable.
Je pratiques pourtant avec Band-in-a-box, et çà semble "passer".
J'aurais cependant peur de ce que quelqu'un connaissant la basse le moindrement pourrait
me dire sur le sujet...
Cette faille dans mon walking provient du fait que je n'ai jamais appris les modes.
Est-ce acceptable, pour des étudiants de McGill, de ne pas connaître les modes?
Non.
Apprendre tout depuis le début serait la meilleure façon d'éliminer ce genre d'habitudes,
et du même coup, d'apprendre les modes.
Au moins, en étant à Montréal, je ne suis plus entouré de mélomanes élevés sur du métal
qui ne sauront jamais apprécier le jazz, faute de le comprendre.

Prochaine étape : Je devrai faire preuve de moins gêne et réellement me présenter
à beaucoup d'autres personnes. Jusqu'à date, j'ai fait preuve d'une grande gêne et
n'ai vraiment communiqué qu'avec 3 ou 4 personnes dans ce cercle.

Un nouveau mode de vie s'installe...


3 commentaires:

Yan a dit...

Parce qu'obviously, n'importe qui qui comprend le jazz doit aimer ça, hein... [/sarcasm]

TypeZero a dit...

Oui, par simple curiosité humaine. En allant appliquer des opinions dans absolument tout ce qui touche la musique, même quelque chose comme le jazz qui est une philosophie en soi et non juste un "genre" de musique, tu te limites culturellement. Tant pis, c'est simplement ton choix. Fût une époque où les opinions étaient moins sacrés et les gens décrouvraient ce qui les entouraient au lieu de les classer dans des listes "j'aimes" et "j'aimes pas"...

Yan a dit...

J'aime quand même certains éléments, certains groupes, certains artistes, et je ne juge pas me limiter culturellement en me satisfaisant de ces artistes puisque mes gouts (hors de mon contrôle) ne pourraient en supporter plus. J'ai quand même une bonne connaissance générale du jazz, le concept, le but. Je trouve juste que ce genre (le métal est aussi une philosophie, mais pour moi c'est un genre, donc let's call jazz a genre) détient des faiblesses, que de toutes façons tu refuserais d'entendre. Car peu importe quel individu pense différemment de toi, il est absolument dans l'erreur. Parce que les gouts n'existent pas, que tu est la Référence de l'Univers. Que tout le monde doit voir et -ressentir- les choses de la même manière, le contraire est inconcevable.