Montréal, the first con

N'ayant fait que dormir de toute la journée, j'ai cru bon me
diriger vers le centre-ville histoire de "regarder" des CDs.
Loin de moi l'intention d'en acheter... (sarcasme : détecté)

D'abord :

Alors que j'explorais les partitions musicales à la recherche d'un
guide quelquonque sur l'improvisation jazz, comme si je ne possèdais
pas déja assez de livres de méthode, j'ai reçu un texte innatendu.
Inge, une claviériste que j'ai rencontrée sur un groupe facebook, ainsi
qu'un guitariste qu'elle ne connaissait pas non plus, s'étaient entendus
pour louer un studio de pratique près de la station St-Henri.
Çà faisait longtemps qu'on tentait de trouver un endroit pour faire un jam.
Il était déja presque 8h30, ce qui est un peu tard pour se déplacer jusqu'à
l'autre bout de montréal, même en metro.

Ensuite :

J'ai donc repris le metro jusqu'à la maison, pris ma bass et repris le metro
jusqu'à St-Henri, complètement à l'autre bout du trajet.
Nous avons ensuite tenté de faire un jam le plus concrètement possible
en tentant de concilier les connaissances théoriques de Inge, la virtuosité
aveugle de Bassem, le guitariste, ainsi que mon sens du rythme qui
semblait pour la première fois défaillant. Vers 11h30 nous étiens de
retour à la station de metro, mais ils débarquaient tous 2 à la station
Lionel-Groulx alors qu'il me restait plus d'une dizaine d'arrêts avant
d'arriver.

C'est alors que :

Étant un peu lunatique, j'ai rapidement réalisé que les jeunes assis autour
de moi dans le train semblaient se connaître, et, à ma grande peur, me
regarder avec interet.
C'est alors qu'une pensée m'a traversée l'esprit :
Un instrument de musique vaut quand même quelques centaines de $.
Le jeune qui semblait être leur "chef" s'est avancé et a commencé à
me demander sur un ton faussement poli de "jouer de la guitare".
Il a ensuite demandé combien elle valait, et à quelle station je débarquais.
Je ne répondais à aucune de ses questions que par des réponses vagues
et perdues, esperant qu'il y perdrait goût.
"He's pussying!" qu'ils disaient.
Les rires mal-intentionnés de ses amis créaient la trame sonore de ce
qui me semblait comme une situation très stressante.

C'était le maximum de semblant d'ignorance dont je pouvais faire preuve.
À la prochaine station, j'ai simplement changé de train pour l'autre en
avant, une vague de "He's really pussying!" provenant de leur train.
Ils continuaient à me faire des signes frénétiques dans la vitre.

Dénouement :

Craignant qu'ils me suivent, j'ai débarqué à l'autre station après en
faisant semblant de quitter pour la sortie, alors qu'en réalité,
j'ai simplement attendu le prochain metro.
Fort heureusement, ils ne m'ont pas attendu à une autre station après.
Ils auraient pu tout autant m'attendre au relai Berri-UQAM et me suivre
jusqu'à la maison. Ils ont dû réellement croire que je débarquais à cet arrêt.
Mon objectif principal n'était pas de garder ma bass mais bien
de ne pas être suivi.

Conclusion :

Cette sorte d'instinct de groupe qui mène ce genre de gang de rue
m'effraie plus que toute autre chose.
Les limites morales humaines semblent brisées lorsque l'ensemble
du groupe semble le moindrement d'accord sur quelque chose, aussi
immoral soit cette chose.

J'ai donc réalisé ma principale faille :
Je suis réellement seul à Montréal.

Il y a certains endroits où personne ne peut se permettre d'être seul ici.
Je vais devoir garder ces endroits en tête très rapidement si je ne veux
pas finir par me faire voler.
Mon budget actuel ne me permettrait pas de perdre quoique ce soit
qui ait de la valeur, que çà soit ma bass ou simplement
ma carte magnétique pour prendre le metro.
Je ne crains cependant pas forcément pour ma vie, quoique le fait
d'être plus en forme (voir : gym) me donnerait certainement une
meilleure résistance si le cas extrême venait qu'à arriver.
Ma personnalité conciliante m'amènerait probablement plus à perdre
des choses de valeur qu'à me faire battre, mais on ne peut prédire
ce qu'un groupe de jeunes wannabe-gangsters attardés peut faire.

Je vais devoir observer une étiquette de metro à présent.
Autant que possible, j'essayerai de choisir prudemment quel train de
metro prendre en fonction des personnes qui s'y trouvent.
Deuxièmement, je ne transporterai ma bass qu'en cas de nécéssité.
Troisièmement, je laisserai toutes mes cartes importantes à la maison,
voir même mon porte-feuille.

Montréal n'est pas forcément dangereux pour autant, je ne voudrais pas
effrayer encore plus ceux qui liront ceci et croieront surement que leurs
préjugés sur la sécurité Montréalaise sont fondés.
Pour être réellement en danger, il faut le chercher.On peut cependant se
trouver dans une situation déplaisante si l'on transporte quelque chose
qui semble de valeur.
Habituellement, quelqu'un qui transporte un instrument de musique est
accompagné du reste de son band, mais je n'en ai point.
Devrais-je avoir des amis?
Où trouve-t'on cela?
J'attendrai patiemment le Cégep pour avoir une vie sociale.


L'endroit où j'habites est, cependant, très sécuritaire.
Je m'y sens déja comme à la maison, il y fait chaud, je suis derrière
deux portes très solides et barrées, à un troisième étage, avec un
colocataire aussi ex-trifluvien un peu geek mais très sympathique.
Tant qu'il restera ici, et tant que je pourrai payer cet endroit,
et que personne de mal-intentionné ne m'y suivera, j'aurai
un repère sécuritaire dans Montréal.
Il me suffit de combattre cet instinct d'exploration et de marche dont
je faisais preuve à Trois-Rivières.
Le metro durant la journée, lui, est beaucoup trop rempli et confus pour
permettre de telles manigances.
Je devrai restraindre mes sorties de nuit.

Peut-être une nouvelle veste moins visible serait de mise...
Celle-ci est toute déchirée de toute manière.

Après-demain sera ma 2e journée de travail, cette fois-ci avec, selon
les dires, une vieille dame qui ne travaille pas beaucoup.
J'espères sincèrement qu'elle n'augmentera pas ma charge de travail de
beaucoup.

Ceci était le premier post semi-négatif sur Montréal.
C'était à prévoir, aucun endroit n'est parfait.
Je ne reculerai cependant devant aucun risque pour vivre avec les
possibilités de la ville.
Ces situations pourraient tout autant m'apprendre la valeur de la vie
par rapport aux possessions matérielles...
L'état de choc créé par le danger est cependant mauvais pour la
pensée. J'ai dû lutter contre cet état d'esprit de manière à écrire ce
post. Espèrons que cela n'arrivera pas trop souvent.
Je ne voudrais pas voir mes pensées distraites des possibilités de
la ville pour si peu.


OMG WALL OF TEXT.
Roman écrit et publié par Jonathan Nadeau Fontaine©

2 commentaires:

Yan a dit...

FUCK' ca aurait crissement pu mal terminer, pour le truc du métro o_o. Esti de gang de rue, ça m'énarve. Mais ouin, fait attention à toi hein xD On sait jamais ce qui peut arriver a Montréal. Même à trois-ri on peut pas prévoir, mais Mtl faut plus se guetter j'imagine

Gen a dit...

Ih si j'avais été là j'aurais sorti la bodyguard en moi et je t'aurais protégé!! (....ok non, j'aurais vraiment pas été grosse dans mes culottes non plus (ark, j'aime pas l'expression finalement)). En tout cas je suis soulagée de savoir que ça s'est bien fini, et dans un sens ça prenait peut-être un truc du genre pour te faire réaliser que tu dois être plus prudent... =/