Je me soumets depuis des années sans m'en rendre compte
à la philosophie suivante :
Tout goût peut être acquérit, mais avec une facilité variable.
Le principe de "gout acquis" part principalement des formes
de nourriture amer, comme le café, la bière ou le chocolat,
dont le goût ne vient pas au premier abord mais avec l'habitude.
Je l'applique, cependant, à beaucoup d'autres formes culturelles
telles que la musique, le cinéma et les jeux vidéo.
Selon cette philosophie, il y aurait différents degrés d'accessibilité
aux choses, et l'on pourrait augmenter ou diminuer ce degré par
l'usage de formules, parfois très vagues, mais certaines, bien précises.
On pourrait comparer cela à mettre du sucre dans le café pour
qu'il goûte moins amer, tout comme on peut insèrer une structure
"pop" dans la musique pour la rendre plus accessible.
Il y aurait, cependant, certaines personnes qui, par habitude personnelle,
se seraient conditionnées semi-volontairement
à apprécier seulement des degrés plus bas d'accessibilité.
On peut comparer ce fait à quelqu'un qui, à force de goûter son
chocolat de plus en plus noir, trouve que du chocolat pur à 75%
goûte trop sucré.
Çà ne l'empêchera pas de "manger" du chocolat dans le sens plus
commun, mais il ne va pas le "savourer" autant. Nuance.
Les exceptions à cette "règle" sont nombreuses et difficiles
à définir, c'est pourquoi je me fais souvent critiquer pour
cette philosophie.
Je la maintiens tout de même.
Il me serait très facile de me lier d'amitié avec quiquonque
se soumet aussi à cette philosophie, si une telle personne
existe aussi quelque part.
Il y a une part de conscience dans chacun de ces domaines
qui doit (ou ne doit pas) être acquise pour appliquer ma philosophie
dans le domaine.
Par exemple, quelqu'un qui sait lire de la musique et comprend sa
structure, sa forme, n'écouteras radicalement pas la même musique
que quelqu'un qui n'y a pas de connaissance.
Pour préciser je pourrais affirmer, par exemple, qu'un batteur
d'expérience n'ira pas écouter du punk, pour la simple raison que
le rythme y est à son plus simple et sans subtilité et vise principalement
un public qui ne recherche pas cette subtilité.
L'exception dans cet exemple arrive lorsque le batteur prône la
simplicité plutôt que la subtilité, malgré son expérience et sa connaissance.
Je m'écartes cependant du sujet avec cet exemple.
Le fait reste que quelqu'un ayant une certaine conscience rythmique va
être impressionné par, disons, le progressif plus subtil comme Pain Of Salvation,
alors que quelqu'un n'ayant pas un conscience rythmique aussi poussée pourrait
tout de même être impressionné par Meshuggah, puisque la subtilité rythmique
y est beaucoup plus évidente. Les deux ont pourtant les mêmes éléments de
complexité. Dans un tout autre sens se trouve la personne qui n'a écouté que
du punk toute sa vie et n'a absolument aucune conception de rythme, et pour
qui Meshuggah est rythmiquement répètitif.
La conscience musicale vient jouer un rôle important, dans ce cas, de l'appréciation
de Meshuggah. Un autre degré plus loin est cependant requis pour remarquer la
subtilité rythmique de Pain Of Salvation.
Mélodiquement parlant, quelqu'un dont les influences sont plus dans le métal
mélodique serait plus porté vers Pain Of Salvation, puisque la mélodie y est
beaucoup plus évidente que Meshuggah.
Un bassiste ayant de l'expérience avec une bass 5-cordes et étant influencé
par le prog, à ce moment, privilégierait Meshuggah à Pain Of Salvation, puisque
les mélodies contenues dans du meshuggah sont habituellement extrêmement
basses et distortionnées, donc indiscernables pour quelqu'un qui n'a pas l'oreille
musicale. Quelqu'un ayant des notions musicales plus avancées remarquerait de
la subtilité dans les accords et les mélodies utilisés dans du Pain Of Salvation,
et admirerait aussi l'aspect mélodique extrêmement poussé de Meshuggah.
Conclusion : La variation des niveaux d'accessibilité dépend des connaissances
des personnes sur le sujet. (L'habitude pouvant ici compter pour une forme
de connaissance)
Dérivation : Si l'habitude est une forme de connaissance, peut-on en conclure que
l'on rafermit nos connaissances dans un domaine en s'y exposant?
Quelqu'un se sur-exposant au post-rock et en faisant son genre de musique préféré
dévelope-t'il des connaissances musicales générales ou simplement dans le post-rock?
Est-ce que cela dépend du genre musical?
Il y a aussi l'interminable débat du jazz, qui est, selon ce que j'en ai conclus,
un style de musique qui demande obligatoirement une compréhension pour être
apprécié. Il n'est pas question d'effets ou d'expérimentation dans le jazz mais
bien de mélodie et de rythme, tout comme dans le classique. Il s'agit beaucoup plus
d'une "forme" de musique que d'un genre.
Il contient beaucoup trop de sous-genres et d'influences pour être classé par une
simple sonorité comme le rock, le pop ou le métal.
Ce que la majorité considèrent comme comme du jazz est en faite un vieux
sous-genre de jazz appellé le "swing" qui varie extrêmement en technicalité,
en manière de composer et instrumentation, mais qui, généralement, garde la
sonorité de l'époque, puisque les instruments utilisés n'y étaient pas modernes et
accessibles à notre génération (Saxophone vs. guitare électrique avec distortion?).
Ma philosophie exclut toute habitude "générationnelle" (nouveau mot?) comme
cette obligation dans le rock et le métal à contenir de la guitare électrique.
Elle encourage l'écoute de la musique peu importe la sonorité et l'émotion amenée.
(à ne pas confondre avec la qualité sonore, qui est aussi un goût acquis)
On trouve aussi dans le jazz une "sensibilité" totalement différente du classique
qui est beaucoup plus dure à absorber dans cette société qui demande des émotions
beaucoup plus définies de la part des musiciens.
Quelqu'un ne pourrait pas réellement écouter attentivement de l'instrumentation
"swing", disons, sans savoir les concepts de base, comme le fait que les solos y sont
improvisés et représentent un très grand pourcentage de la musique, ou d'autres
conceptions un peu plus poussés, comme la "walking" bass ou le fait que le
swing soit joué en triolets, et que chaque temps dans celui-ci doit être joué et
entendu comme un triolet. Ces concepts changement complètement d'un genre
de jazz à un autre, ce qui en fait une "forme" de musique beaucoup plus qu'une
simple sonorité que l'on considère comme un "genre" à cette époque.
Cette notion change autant la façon de l'écouter que de la jouer.
Le jazz peut être apprécié par un non-musicien, mais pas "perçu" autant
que la musique moderne. En jouer, ou du moins, en écouter selon un point
de vue de musicien change totalement la perception qu'on en a.
Je me suis écarté à nouveau du sujet.
Je peux déja préssentir les commentaires à ce post, et l'incompréhension
totale dont ils feront preuve, ou simplement l'absence de commentaires
puisque très peu de personnes semblent me parler sur internet ces jours-ci.
Tant pis, je pars très bientôt de toute façon.
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3 commentaires:
OMG méchant wall of text ! XD
Sinon j'ai pas grand choses à dire, je suis pas mal d'accord avec ça. Mais faut pas oublier que y'a les préférences musicales des individus qui entrent en ligne de compte. Tu vois les choses avec tes yeux et croit que tes yeux sont ceux qui voient le mieux sur cette Terre, mais si tu regardais avec d'autres paires de yeux (d'oreilles dans ce cas-ci), ça pourrait être totalement différent (expérience passées, connaissances, biologie, âme, etc). Bref, chaque individu est différent quant à ses préférences et/ou façons de voir les choses. Though, je suis d'accord avec l'article ―malgré le fait que je déteste partiellement le jazz et pain of salvation, pour des raisons que tu ne saurais saisir puisque les mots ne peuvent décrire un tel degré d'abstraction.
Dit l'homme fatigué à 2h du matin XD.
Le fait que tu t'en prive aveuglément me frustre moins en tentant de le comprendre.
Oui, mais le problème est que c'est impossible à comprendre, il faudrait pour ca que tu sois dans mon corps, et ceci sans les connotations douteuses XD.
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